CALVIN HARRIS The Rain

Mes chaussures toutes neuves à £5 sont déjà toutes sales à cause de la boue parce qu'aujourd'hui, pour la première fois depuis que je suis arrivé, il a plu. Pas beaucoup, mais suffisamment pour transformer la terre en boue, et comme avec Agathe, on a essayé pour la première fois un raccourci à travers la forêt, eh ben le jaune de mes sales shoes s'est transformé en maronesque. La fille de l'Erasmus Society nous a d'ailleurs fait un charmant topo sur la météo anglaise que je ne vous retranscrirai pas ici -useless. Mec, ça va être un enfer ce soir pour notre première fête. OUAIS, notre première party, mate !

ARCTIC MONKEYS The Bad Thing

Il était temps pour la nouvelle fête d'ailleurs parce qu'hier avec Agathe (encore) on a inauguré une tradition qui, je l'espère, ne perdurera pas longtemps: le blind-test mal chanté dans la cuisine de mon aile. Résultat: Nananaaaaaaaa be runnin up that hill ohohohhooooohhhh pendant trop longtemps, puis une partie de KILL PINGU qu'Agathe a gagné je crois. Vivement qu'on se fasse de nouveaux amis, des Anglais de préférence, parce que ça serait mieux. J'ai déjà éliminé un Chinois mal élevé qui me suit tout le temps, un gros type un peu beauf (je parie sur Russe, Irlandais ou Gallois) et les deux types de la chambre d'en face de la mienne, que je pensais Anglais et qui sont en fait Allemands. OH ! On a vu Mein Kampf à la bibliothèque, en vente libre ouioui, et d'occasion kipluzè.

BRITISH SEA POWER Waving Flags

Les gens ici sont étonnamment gentils. Étonnamment, parce qu'on entend tout le temps dire qu'ils sont froids. C'est tout l'inverse. Et surtout, ils sont COMPETENTS, dans-ta-gueule Pierrette Ribot la non-qualifiée. Et même s'ils ne sont pas compétents, ils essaient de l'être comme ce pauvre type à l'accueil qui m'a ENFIN fait avoir mon accès à internet. Cheers mate.

Yeah, right, cheers mate! Thanks a lot, see you later then yeah right, cool mate. Are you goin' up [oupe]? You are then. Cheers thanks a lot.

A 8h15, après zéro virgule zéro heure de sommeil, je me suis envolé du sol français pour l’Angleterre. Mission premier vol : ne pas être malade, ne pas s’effondrer en larmes en hurlant « Je veux desceeeeeeeeendre ! », ne pas avoir peur au décollage, ne pas tomber dans les pommes et ne pas faire de blagues douteuses à haute voix à ma voisine du style : « Oh, vous avez vu ? Oussama ! ».

L’avion s’est envolé à l’heure exacte (dans ta gueule la SCNF), mais ce n’est pas une surprise, je partais avec la British Airways, c’est un peu plus la classe que la Société Nationale de Chemins de Fer. Quelques minutes après le décollage, un Anglais un peu bouffonesque me propose un sandwich au fromage qui fait sonner une alarme dans ma tête (Tutututututuuuuuuu ! Tu vas être malade ! C’est de la bouffe anglaise ! »). Plein de bon sens, je refuse, ainsi que son deuxième assaut pour me refourguer un sandwich, végétarien cette fois mais j’accepte le verre d’eau que me propose une hôtesse de l’air qui n’est ni blonde ni souriante ni habillée comme Britney Spears dans son clip (Dieu merci). Avec Agathe, on ne peut pas parler parce que la femme à l’embarquement était über-conne (il y a fort à parier qu’elle l’est toujours d’ailleurs) et elle a lui a dit que la place à côté de la 7F était prise, alors que non, du tout. Il y avait un siège de libre entre la chouette mal lunée et moi, et Agathe aurait pu y entrer. Je prétexte donc une envie d’aller aux toilettes (pas si prétextée puisque j’étais au bord de l’explosion), et je vais la voir un petit peu. Et après, direction les toilettes. Et là, un steward funny me dit, l’air de pas me le dire comme si c’était une blague : « Mickey Mouse sur votre tee-shirt, il a passé une soirée arrosée, il est tout vert ! » Je rigole, poli, et surtout parce que je viens de comprendre ma première blague en Anglais (oui il me l’a dit en Anglais). A 8 heures environ, on arrive ‘sur le sol anglais’, meaning que par le hublot on voit les falaises blanches, les prés verts et des petits villages. C’est fun, il fait soleil c’est beau. L’avion vole vole et au détour d’un nuage, pam ! Londooooooooooooooon ! Oui, on a littéralement survolé Londres en suivant la Tamise. C’était superbe (séquence émotion ON) : nous passâmes au dessus du London Eye, de Big Ben, et de tout un tas d’autres jolies choses comme seule Londres en a le secret. J’ai même vu des bus à impériale, tellement on n’était pas très haut. (séquence émotion OFF)

Le fait est qu’on est arrivés près de 35 minutes en avance à Heathrow, alors l’avion s’est immobilisé au milieu du parking pour avions pendant cinq minutes environ, mais on ne lui en a pas voulu. Outre la nourriture gratuite, les avions en avance et les stewards amusants, nous n’allions pas tarder à découvrir une autre joie du réseau de transport anglais : le wifi dans les bus ! Alléluia, le Dieu des Geeks bénisse les Britons, et après avoir posté un petit statut Facebook pour célébrer cette heureuse découverte, nous voilà arrivés à Reading. Et c’est là que, humpf, les choses marrantes s’arrêtent…

JAMIE T Operation

Des badauds de partout -forcément pas de TCL. 3 heures et demie au McDonald's, enfin un peu plus peut-être, mon idiot de manager était parti aux toilettes, j'ai pas pu dépointer. Petite promenade dans les rues, en Vélo'v et à pied. Oh, y a Prison Break à la téloche, sur aimsisse, ça faisait longtemps. Ma valise doit être trop lourde à présent, c'est pénible. J'écoute les Smiths pour me mettre en condition (Anglais grincheux quoi).

THE SMITHS Bigmouth Strikes Again

Ce soir, y a Miguel qui mixe à l'Agrume mais je peux pas y aller, mon avion décolle tôt. Ma mère parle trop, vindiou j'ai mal à la tête. Vivement la rentrée. Rire machiavélique, cri d'effroi, rire idiot et clin d'œil amical. Bon allez, on arrête les messages conceptuels.